L'agroécologie et la permaculture, c'est quoi ?
Fin 2019, dans le cadre des activités du « Labo des transitions » à Vasles, et entourés par une vingtaine de personnes, dont plusieurs agriculteurs et quelques néoruraux, Fabien Charrier (Terre et Humanisme) et Pierre-Alexandre Gaurier (Actions rurales des territoires) sont venus apporter un éclairage sur les concepts d’agroécologie et de permaculture.
A l’heure où les mots sont souvent utilisés sans en connaître la signification réelle il était indispensable d'apporter une définition.
L’agroécologie et la permaculture recouvrent un cadre à la fois éthique, social et politique. Il s’agit d’une approche globale de l’agriculture avec toutes ses composantes, qui met en avant les petits paysans et une relation étroite entre le milieu naturel et la pratique agricole. C’est mettre en valeur tout le savoir-faire acquis par le paysan. C’est une agriculture diversifiée, complexe, à l’image des pratiques de polyculture-élevage comme nous les connaissons en régions de bocages. C’est une agriculture qui promeut l’entraide, la coopération.
L’agroécologie se base sur des savoirs anciens notamment issus de pratiques en Amérique latine. Face aux énormes dépenses énergétiques engendrées par l’agriculture industrielle pour produire, elle est une réponse à la pénurie programmée des énergies fossiles.
La permaculture, c’est de l’agroécologie qui prend en compte les lois du vivant sans chercher à les transgresser.
L’agroécologie et la permaculture supposent de bien connaître son terrain, son sol et les écosystèmes présents. Le « milieu naturel » que le paysan va utiliser et transformer pour ses productions est considéré comme un atout, un allié avec lequel il faut travailler et non pas uniquement comme un support sur lequel il faudrait apporter quantité d’engrais et autres intrants comme c’est le cas dans l’agriculture industrielle.
L’agroécologie et la permaculture ont pour objectif de produire de la nourriture pour les humains.
Mais il n’existe aucune recette applicable en n’importe quelle circonstance. Chaque type de pratique dépendra du ou des milieux présents, du type de sols, de la topographie propres à chaque territoire.
Les échanges ont permis de mettre en évidence les contraintes rencontrées par un paysan lorsqu’il veut changer. L’une d’entre eux présent dans la salle a ainsi pu témoigner. L’importance des néo ruraux qui représentent 30% des nouvelles installations en France, peut aussi être un levier pour favoriser l’agroécologie. Un aspect politique a également été soulevé : la mise en place de ces pratiques nécessite quelques années d’apprentissage, pour acquérir la connaissance de son site avec le risque de faire des erreurs. L’État devrait considérer qu’il s’agit là d’enjeux majeurs pour une agriculture de demain moins gaspilleuse et moins destructrice et aider les paysans pendant cette période.
Marie-Do et Pierre