L'hiver des amphibiens dans le bocage
L'hiver, en bocage, une période de forte activité pour les amphibiens...
Contrairement à une idée reçue, l’hiver, dans nos régions, est une saison de forte activité pour les amphibiens : ainsi, les grenouilles rousses se reproduisent en ce moment : les premières pontes ont été observées en Gâtine poitevine juste avant Noël, mais également les tritons marbrés et palmés ainsi que les salamandres.
On peut, en ce début de janvier, trouver des œufs ou des larves de ces espèces un peu partout dans les points d’eau.
Les grenouilles rousses, dans l’ouest, utilisent des micro paysages caractéristiques des milieux boisés et bocagers. Pour y pondre leurs œufs, elles vont utiliser des petites zones humides, des ornières dans les boisements humides ou en bordure, voire des ruisseaux forestiers ou prairiaux temporaires, des prairies permanentes inondées, petite vallées alluviales… Et, pour se déplacer et s’alimenter, les boisements alternant avec des prairies et des haies traversées par de petits ruisseaux lui sont particulièrement favorables. Or ce sont tous ces micros milieux qui régressent le plus rapidement de nos jours, suite à des opérations de drainage, d’arrachage de haies ou encore de transformation de prairies permanentes en cultures…
Avec des collègues, nous avons donc décidé de suivre chaque année l’évolution du nombre de pontes chez cette espèce dans différents sites du département et d’autres en Charente-Maritime, pour ce qui concerne le Poitou-Charentes. Parallèlement, d’autres suivis ont lieu régulièrement en Normandie ainsi qu’en Pays de Loire. En Gâtine, plusieurs sites sont suivis à proximité de Fomperron depuis 2003, soit depuis 16 années. Les comptages de ponte ont lieu jusque vers la fin du mois de janvier. L’objectif étant de vérifier les grandes tendances d’évolution : y a-t-il régression du nombre de pontes, stagnation ou au contraire augmentation ?
Sur les sites suivis en Gâtine et qui n’ont pas été modifiés en apparence, il est très difficile de dégager une vraie tendance en raison de l’importance des fluctuations annuelles (analyses en cours) car le nombre de pontes peut varier très fortement d’une année à l’autre. Néanmoins, une tendance globale à la baisse est constatée sur d’autres sites de suivi dans l’ouest de la France en Charente-Maritime, en Loire-Atlantique et en Normandie notamment.
(À suivre…)
Pierre Grillet, Marie-Do Couturier, Jean-Marc Thirion & Florian Doré