Quand la Chambre d'Agriculture des Deux-Sèvres se met à vouloir protéger les riverains
La Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres a, semble-t-il et selon le journal « Le Courier de l’Ouest » du 21 juillet 2020 adopté une charte d’engagement, validée par le Préfet, pour une utilisation modérée des traitements à proximité des habitations… cette charte est joliment nommée : « charte de protection des riverains ».
De qui se moque-t-on ? Sur le site de la Chambre d’agriculture, on nous explique que « cette charte a été élaborée initialement par la Chambre d’agriculture, les représentants des syndicats agricoles : FNSEA, JA et Coordination Rurale mais également les représentants du Négoce (le NACA), des coopératives (Fédération départementale des coopératives Agricoles), de la FDCUMA, des Entrepreneurs du Territoire, de la FDGDA, de la MSA, des filières viticole ( fédération Viticole Anjou et Saumur) et arboricole (Syndicat des Arboriculteurs des Deux Sèvres) ».
Il est tout de même mentionné une réunion de présentation des travaux au cours de laquelle l’association Deux Sèvres Nature Environnement était invitée… On aimerait bien entendre cette association sur ce sujet.
C’est donc, pour l’essentiel, la profession agricole dans sa plus triste version (industrielle, productiviste sous la coupe de la FNSEA et des grosses coopératives, on note d’ailleurs l’absence de la Confédération paysanne) qui a rédigé elle-même cette charte (on n’est jamais si bien servi que par soi-même). Mise en ligne pour une soi-disant consultation du public du 11 mai au 14 juin sans véritable publicité, cette charte n’est en fait destinée qu’à conforter les pratiques de l’agriculture industrielle. On y trouve pléthore d’informations sur les calendriers agricoles et les techniques utilisées pour n’aboutir au final qu’à des propositions ullta minimalistes pour la protection des riverains. En gros, les agriculteurs exploitants agricoles connaissent leur métier et n’ont pas vraiment besoin de changer quoi que ce soit à leurs pratiques. Il suffirait d’en informer la population pour parvenir à un consensus. Les personnes qui subissent les traitements phytosanitaires n’ont donc pas à suggérer aux agriculteurs ce qu’ils devraient faire. Ils doivent subir et faire confiance.
La ficelle est tellement grosse que même le Préfet (après avoir tout de même approuvé cette charte), a demandé à la Chambre d’agriculture de prolonger les « concertations » au cours de l’automne en vue d’une nouvelle charte pour le 31 décembre…
A suivre mais sans attendre quoi que ce soit de ce « machin » inventé une fois de plus pour faire croire qu’on aurait engagé un processus démocratique, une véritable concertation avec l’ensemble des usagers.
Il s’agit d’une vitrine simplement destinée à pérenniser « Business as usual ». Et le plus longtemps possible jusqu’au mur qui ne cesse de se rapprocher !